L’Antarctique, on l’aime puis on le quitte


L’Antarctique est un endroit si singulier qu’il parait irréel.
Tout est fait ici pour ne ressembler à rien d’autre sur Terre. L’immensité du lieu, le froid et le vent au delà de l’imaginable ; les oiseaux sans peur, les phoques confiants.
C’est sûrement pour décrire cet endroit que tous les superlatifs ont été inventés.
Pour toucher ce continent, il faut voyager longtemps et souffrir beaucoup. L’océan n’apprécie que peu qu’on le traverse, et il le montre à sa manière. Il chahute, bouscule et cogne. Qu’à cela ne tienne, le rêve n’a pas de prix (enfin si, et celui-ci aussi est flanqué de quelques superlatifs).
Parfois, on a la chance de voir l’Antarctique plusieurs fois dans une vie. Mais cela reste un privilège rare : on l’apprécie d’autant plus qu’on ne sait jamais si un autre voyage sera possible.
Et puis un jour, malgré toute la résistance de sa carapace de beauté, le mirage disparaît et le sixième continent finit par montrer ses faiblesses à l’œil accoutumé. La fragilité de l’Antarctique aussi est extrême. Le paysage et l’écosystème changent, les glaciers fondent comme les populations de manchots.
Un ultime regard aux icebergs géants s’impose alors.
L’Antarctique doit redevenir un rêve, en signe de respect.